Les temps révolus.
Les temps des compartiments, six places assises, des photos de régions lointaines sur les murs, deux porte bagages à chaque banquette, la petite poignée du signal d'alarme, la porte à glissière sur laquelle le contrôleur tape d'un coup discret pour avertir de son passage.
Sous la fenêtre donnant sur la voie: "e pericoloso sporgersi".
Croukougnouche a toujours raison. Sa voix me dit " les trains font parfois bien les choses".
En ce jour de chaleur des années soixante ARLES sentait la mer, la nuit allait s'étendre sur les arènes et de las Casas marchait d'un pas allègre.
Il dépassa une belle arlésienne ( il pensait que c'en était une), jeta un coup d'œil à la maison de Vincent et s'engouffra dans la gare qui sentait le tabac froid et l'alcool frelaté.
Le seul guichet ouvert, un billet PARIS/ AUSTERLITZ, affaire rondement classée et le quai A. Le train de nuit arrivait, venant de MARSEILLE.
Une nuit de voyage... Dans le couloir surprise de rencontrer la belle brune, les deux corps se touchent superficiellement en se croisant, sourire, et puis les deux dans un compartiment.
Conversation sur la chaleur, l'orage gronde, les éclairs illuminent la scène, toc...toc... le contrôleur comprend vite, un p'tit trou sur les billets et avec un sourire au coin des lèvres ferme le compartiment. Il a la clé du loquet de métal qu'il maintiendra fermé jusqu'à Paris.
Nuits de plaisirs. Roulement des boggies.
Vraiment les trains font parfois bien les choses.
christian cazals 2010
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